Comité scientifique :
Anne Imbert, Philippe Luez (directeur du musée de Port-Royal), Matthieu Somon (UC Louvain-Institut RSCS),
Ralph Dekoninck (UCLouvain), Colette Nativel (Paris 1)
Photo : © D.R.
Jeudi 4 octobre – 14h
Modération : Olivier Millet, Professeur de littérature française de la Renaissance à l’Université Paris IV
Introduction
Philippe Joutard, professeur émérite d’histoire moderne à l’Université de Provence, recteur d’académie honoraire
D’une confession à l’autre : circulations et adaptations des images à usages protestants et catholiques
Cosmoclasme. Les images de la destruction du système des objets du culte entre catholicisme et protestantisme dans les anciens Pays-Bas
Ralph Dekoninck, Professeur d’histoire de l’art à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve, GEMCA, Institut RSCS
La circulation des modèles entre mondes de cultures luthériennes et catholiques de la fin du XVIe au XVIIe siècles
Philippe Luez, directeur du musée national de Port-Royal-des- Champs
Quelle approche de l’art dans le protestantisme réformé à partir de la pensée de Calvin ?
Jérôme Cottin, Professeur de théologie pratique à l’Université de Strasbourg
Visite guidée de l’exposition « Sébastien Bourdon, peintre protestant ? » par les commissaires Anne Imbert et Philippe Luez
Vendredi 5 octobre – 11h
La condition d’artiste protestant en France sous Louis XIII et Louis XIV
Modération : Philippe Luez, directeur du Musée national de Port- Royal-des-Champs
Les Elle Ferdinand : une stratégie d’évitement ?
Elodie Vaysse, conservatrice au musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
Un protestant peignant le roi Très Catholique : Deux portraits de Louis XIV par Henri Testelin, ou la malléabilité du genre du portrait ?
Tatiana Senkevitch, chercheure associée au CNRS, Centre Jean Pépin (groupe THETA)
Vendredi 5 octobre – 14h
Un art protestant ?
Modération : Colette Nativel, Professeur d’histoire de l’art à l’Université Paris I
Sébastien Bourdon, une « doctrine des eaux »
Frédéric Cousinié, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Rouen
Deux amis protestants : Sébastien Bourdon et le baron de Vauvert
Matthieu Somon, Post-doc à l’Université catholique de Louvain- la-Neuve, Institut RSCS, GEMCA
La gravure des œuvres de miséricorde, enjeux confessionnels d’un code moral
Anne Imbert, historienne de l’art
Avec l’édit de Fontainebleau pris en 1685, le pouvoir royal met un terme à la mixité confessionnelle que l’édit de Nantes de 1598 avait instaurée. Entre ces deux dates, une importante communauté d’artistes protestants a œuvré en France, tantôt pour ses coreligionnaires, tantôt pour les catholiques. D’aucuns jouissaient d’une grande réputation, comme la famille Elle, qui a créé nombre de portraits de l’aristocratie sous Louis XIII. Sébastien Bourdon, Henry Testelin et Abraham Bosse, tous réformés, ont même réussi à intégrer l’Académie royale de peinture et de sculpture, gage pour un artiste d’un rayonnement institutionnel et commercial supérieur à l’époque. Malgré cette présence incontestable et parfois brillante, les conditions de travail des artistes huguenots en tant que tels dans le royaume catholique de Louis XIII et de Louis XIV ont peu attiré l’attention des spécialistes, et l’historiographie présente une lacune considérable par rapport aux corpus artistiques des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de l’Allemagne actuels, où la question de la confessionnalisation des artistes et des œuvres à l’époque moderne a déjà fait l’objet d’études poussées. Battant en brèche le préjugé du refus de l’image religieuse habituellement associé aux protestantismes, ces journées cherchent à mettre en évidence l’existence d’œuvres d’artistes protestants français en accord avec les doctrines de leur confession. Réunissant des spécialistes historiens, théologiens et historiens de l’art venus de toute l’Europe, ces deux journées d’étude organisées en complément de l’exposition « Sébastien Bourdon, peintre protestant ? »,tâcheront de combler ce manque historiographique et visent à mettre en évidence les éventuelles spécificités en France d'une pratique et de compositions protestantes par rapport aux méthodes et aux œuvres à destination catholique. Elles permettront aussi d’interroger sous un nouvel angle la plasticité de la valeur d’usage assignée aux images produites sous les règnes de Louis XIII et Louis XIV, au gré de leur destination. À la lumière du contexte cultuel et culturel protestant on examinera donc la production artistique du temps exécutée par les artistes protestants pour les catholiques et plus encore à l’intention de leurs coreligionnaires. Des études des corpus étrangers permettront enfin d’apprécier la singularité de la production protestante française.