© Musée de Port-Royal
Après avoir consacré en 1655 et 1656 les deux premières expositions qui aient été organisées par le Musée National des Granges, aux deux plus célèbres écrivains qui ont hanté Port-Royal, Pascal et Racine, n'était-il pas naturel et, pour ainsi dire, nécessaire que la manifestation suivante eût pour objet le peintre le plus fameux qui l'a fréquenté, c'est-à-dire Philippe de Champaigne.
Organisée à l'occasion du Trois cent cinquantième anniversaire de sa naissance, une rétrospective avait, en 1952, à l'Orangerie des Tuileries, mis sous les yeux de nombreux visiteurs un ensemble important d'ouvrages de sa main. Il n'était donc pas question de répéter, si peu d'années plus tard, la même manifestation, que l'exiguïté des locaux disponibles aux Granges aurait suffit à elle seule à interdire. Ce n'est donc pas une exposition Philippe de Champaigne qui y est montée cette année, mais une exposition Philippe de Champaigne et Port-Royal, où ne paraissent que douze des pièces montrées en 1952 et qui, conçue dans un esprit tout différent, moins artistique et plus historique, si je puis dire, est moins destinée à présenter les œuvres de l'artiste qu'à préciser, tout à côté du monastère anéanti, les relations qui l'ont uni à cette glorieuse maison.
Pour le faire, nous avons essayer de réunir, dans le cadre historique des Granges de Port-Royal qui leur conférera, pensons-nous, une résonance plus émouvante, d'un côté la plupart des documents qui, à notre connaissance, établissent les rapport de Philippe de Champaigne avec l'abbaye de Port-Royal et, de l'autre, les œuvres qu'il a exécutées pour elle ou pour ses champions.
Ainsi, la plupart des œuvres que Philippe de Champaigne exécuta pour Port-Royal et ses amis ont-elles pu être temporairement groupées aux Granges, à l'exception de quelques pièces dont leurs propriétaires, des collectionneurs privés, n'ont pas voulu se dessaisir, et à celle aussi des portraits que conserve jalousement le Palais de Versailles. Le visiteur sera donc en mesure, malgré ces quelques lacunes, de prendre conscience des relations de Philippe de Champaigne et de Port-Royal.
Catalogue
Textes : Bernard Dorival.
Paris, Editions des Musées nationaux, 1957, 83 p.