Sylvae Sacrae - La Forêt des Solitaires
Expositions
7 avril - 4 juillet 2022
Sylvae Sacrae - La Forêt des Solitaires
Sylvae Sacrae - La Forêt des Solitaires
Musée - Salles d’expositions temporaires
Sylvae Sacrae

© Musée de Port-Royal

En coordination avec le Salon international du dessin de Paris

avec la collaboration de :

l'Albertina de Vienne, le Kunsthistorisches Museum de Vienne, le département département des Arts graphiques du Louvre, la collection Frits Lugt - Fondation Custodia (Paris), le Musée des beaux-arts d'Orléans et la Bibliothèque municipale de Rouen.

7 avril - 4 juillet 2022

Sylvae Sacrae - La Forêt des Solitaires

ACTUALITES

En 1639, plusieurs gentilshommes décidèrent de quitter le monde et de se retirer dans une sorte d’ermitage, d’abord aux portes de l’abbaye de Port-Royal de Paris, puis, après une année d’errance, dans les bâtiments abandonnés de l’abbaye de Port-Royal des Champs. En s’installant dans ce qu’ils désignaient comme un désert, ils entendaient renoncer entièrement aux affaires du monde pour ne plus penser qu’à leur salut.

Ceux qu’on appellera plus tard les « Solitaires » de Port-Royal partagèrent leur temps entre l’entretien des forêts, la culture des jardins et des vergers de l’abbaye des Champs et d’importants travaux de recherche et d’écriture. La forêt de Port-Royal évoquait puissamment les décors que les artistes, depuis plus d’un siècle, avaient choisis pour représenter les déserts d’Égypte, de Syrie et de Palestine dans lesquels les premiers ermites de l’histoire de l’Église s’étaient retirés au IVe siècle. À travers cette culture visuelle, et la lecture des Vies des Pères des déserts, traduites par Robert Arnauld d’Andilly, frère aîné de la Mère Angélique, les « Solitaires » de Port-Royal pouvaient imaginer qu’ils revivaient pleinement la vie de leurs illustres modèles.

Abraham Bloemart, Saint Hilarion, Vienne, Albertina, inv. 8128

Ce thème des Pères des déserts avait été mis à la mode dès le début du XVIIe siècle et avait été l’objet d’une importante production d’images, produites à la fin du XVIe siècle en Italie du nord autour de Girolamo Muziano puis, les années suivantes, par de Maarten de Vos à Anvers et Abraham Bloemaert à Amsterdam : ils réalisèrent chacun plus de deux cents dessins sur ce thème. Ces nombreuses représentations furent gravées par les frères Sadeler à Munich et à Venise et presque immédiatement copiées par les graveurs flamands installés à Paris. Le projet d’une grande édition illustrée des Vies des Pères du désert échoua, sans doute avec la dispersion de la communauté des «Solitaires» de Port-Royal en 1656.

À travers un choix d’une cinquantaine de dessins et gravures, provenant des collections de l’Albertina de Vienne, de la collection Frits Lugt conservée à la Fondation Custodia (Paris), ou du département des Arts graphiques du Louvre, l’exposition Sylvae Sacrae – La forêt des Solitaires propose au visiteur un voyage à travers les déserts rêvés du XVIIe siècle : sombres forêts, lieu de ressourcement intérieur ou jardin de Paradis.

Catalogue

Textes : Philippe Luez en collaboration avec Diane Vieille.

Gand, Snoeck, 2022, 176 p.