La Messe de saint Benoît

La reine-mère Anne d’Autriche commanda à Philippe de Champaigne un cycle consacré à la vie de saint Benoît pour les appartements qu’elle se faisait construire dans le couvent des bénédictines du Val-de-Grâce, en face de Port-Royal de Paris.

Probablement exécuté vers 1646-1648, ce panneau est le dernier d’une série de douze scènes. Saint Benoit, fondateur du monastère du Mont-Cassin, obtint la grâce de mourir après avoir reçu la communion. On le voit tomber dans les bras des moines, tandis que son âme monte au ciel dans un rayon de lumière. Le prêtre à l’autel, portant la chasuble romaine adoptée au moment du concile de Trente, place le ciboire dans une suspension eucharistique, comme il y en avait une à Port-Royal depuis 1648.

Cette scène est directement inspirée d’une gravure figurant dans une Vie illustrée de saint Benoit par Sangrinus, publiée à Rome en 1587 dont elle conserve volontairement le caractère archaïque.

Sur les douze tableaux, six entrèrent dans les collections des musées royaux des beaux-arts de Belgique en 1838. On trouve un septième tableau dans les collections du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et un huitième au musée de Menton. Un neuvième tableau a été acheté en 1191 pour le musée Carnavalet. Cette Mort de saint Benoît constitue le dixième tableau. Elle avait été signalée par son propriétaire vers 1980 à Bernard Dorival qui l’a publiée dans le supplément de son catalogue des œuvres de Philippe de Champaigne.

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© Musée de Port-Royal des Champs

coll. Jean-Paul Bourgis (1980) ; Londres, Christie's, 29 octobre 2015, n°172 ; acquis à cette vente par la Société Lusis et donné au musée de Port-Royal.

Bernard DORIVAL, Supplément au Catalogue raisonné de l'œuvre de Philippe de Champaigne, Paris, 1992, p. 21-22, n°12 (reprod.).