Portrait d'Antoine Le Maître
Peintures
Philippe de Champaigne
Portrait d'Antoine Le Maître
Philippe de Champaigne
Salle 3
Philippe de Champaigne (1602 - 1674)

Huile sur toile
53 x 45 cm

Ni signé, ni daté

Inv : 1985.2.001

© RMN-Grand Palais (musée de Port-Royal des Champs) / Franck Raux

Philippe de Champaigne

Portrait d'Antoine Le Maître

Description

Ce portrait énigmatique continu à poser problème, à commencer par l’identité de son modèle ; Son dernier propriétaire voulait y voir un portrait de Blaise Pascal ; il apparaît encore parfois comme tel dans certaines publications grand public.

Bernard Dorival l’avait identifié comme un second portrait de Louis-Isaac Le Maître de Sacy. Il existerait toutefois deux versions d’un premier portrait de Louis-Isaac Le Maître, celui acquis par l'Etat aux héritiers d'Augustin Gazier et aujourd'hui présenté au musée de Port-Royal, et une petite copie conservée au Louvre, et toutes deux datées de 1658, et facilement identifiables grâce à la gravure de Trouvain. Ce portrait, parfaitement identifié, présente un personnage aux traits plus lourds, aux yeux plus ronds, à la lippe plus charnue. Peut-être s’agirait-il plutôt d'un portrait d'Antoine Le Maître, frère aîné de Louis-Isaac.

Antoine Le Maître, neveu de Mère Angélique, était un avocat brillant destiné à une importante carrière politique. Sous l’influence de Saint-Cyran, son directeur spirituel, il décida de renoncer à ses charges et se retira à Port-Royal des Champs à partir de 1639. Il y mena une vie retirée et y travailla à la traduction en français du Nouveau Testament.

Le portrait d’Antoine, gravé par Charles Simonneau d’après Philippe de Champaigne, présente le personnage dans un costume laïc identique, cadré à mi-corps, sans les mains, mais presque de profil. On sait, par deux lettres de Le Maître de Sacy à Mère Angélique de Saint-Jean que Champaigne réalisa un portrait d’Antoine Le Maître en avril 1660. Exécuté plus d’un an après la disparition du modèle, l’artiste a utilisé le masque mortuaire en cire, fait par la propre cousine du défunt, Angélique de Saint-Jean, comme il l’avait déjà fait pour le portrait de Saint-Cyran entre1643 et 1646, ou comme François II Quesnel le fera en 1662 pour celui de Blaise Pascal.

Bernard Dorival voyait dans ce portrait un original de Champaigne dans lequel l'atelier aurait pris une part importante ; Philippe Le Leyzour et Claude Lesné soulignaient toutefois la facture honorable d'un portrait qui n'a toutefois pas la présence des autres œuvres identifiées de l’artiste. Une importante restauration menée en 2018 a permis d'enlever des repeints abusifs et de redonner à la peinture sa force originale.

© Musée de Port-Royal des Champs

Historique

Coll. Thomas du Fossez ; coll. de Bosmelet ; vente, Paris, 15 décembre 1951, n° 3 ; coll. Ulysse Moussali, 1952-1985 ; acquis par l'Etat en vente publique, Paris, 29 octobre 1985.

Sources et Bibliographie

Dorival, 1976, II., p. 121-122, n°214 ; Gonçalves, 1995, p. 84.

Expositions

1952, Paris-Gand, n°60 ; 1995, Port-Royal, n°9 ; 2007-2008, Lille-Genève, n°34.